Resume edition 2015
Compte rendu quotidien
C’est LE grand jour, départ pour le Raid des Alizés, pour lequel près de 150 filles se préparent depuis longtemps. Pour les concurrentes européennes, le rendez-vous est à 10h à Paris pour ce qui peut s’apparenter à une 1ère épreuve : les 8 heures d’avion vers la Martinique.
Le débarquement Martinique se fait sous la haie d’honneur des participantes locales, dans les rythmes d’un groupe à pied de carnaval venu spécialement accueillir toutes les filles.
Transfert en bus vers le 1er site de bivouac, enfin dévoilé, l’Habitation Leyritz à Basse-Pointe. Toutes les équipes prennent possession de leur tente, avant le briefing mené par le Directeur de Course, Frédéric Gallois (ancien commandant du GIGN) et Christophe Assailly, expert des raids, qui a tracé les épreuves. Il annonce le menu de la 1ère journée d’épreuves : 15km de VTT très technique de l’Habitation Leyritz à l’Habitation Macouba, puis 6km de canoë de Grand-Rivière à l’Anse Céron.
Après une 1ère nuit dans le confort relatif du bivouac, les filles des 46 équipes engagées vont pouvoir commencer les choses sérieuses avec une journée pendant laquelle elles devront déjà faire preuve de courage, de solidarité, de cohésion… avec l’objectif commun à toutes les équipes d’atteindre la ligne d’arrivée finale du Raid ce dimanche. Pour l’instant, cela leur paraît très loin…
Réveil aux aurores pour toutes les aventurières, sous le soleil de Macouba. Les 46 équipes attaquent le Raid des Alizés – Martinique 2015 par une épreuve technique de VTT, serpentant à travers les plantations de bananes, de canne à sucre, traversant même l’habitation JM qui produit le rhum du même nom. Le départ est donné par Frédéric GALLOIS et l’inévitable Steve, toutes les 30 secondes, dans l’ordre du numéro des équipes. Après 1h25m45s de course, c’est (déjà) l’équipe Bout’Fanm 972 qui remporte la 1ère épreuve et s’empare dans le même temps du classement général, devant les Z’Elles de la Caravelle et Destination Martinique.
Les arrivées s’enchaînent à l’habitation Macouba, ambiancée des participantes qui ne semblent pas avoir laissé trop d’énergie dans cette 1ère étape. A en croire Steve, il semblerait que le responsable des parcours, Christophe Assailly, soit déjà sur la sellette pour avoir concocté un parcours « trop facile » pour débuter
Après un déjeuner sous la chaleur écrasante de Grand-Rivière, et alors que la houle de nord-ouest s’intensifie progressivement, les 46 équipes se retrouvent alignées en haut de la plage de sable noir, face aux vagues grandissantes de l’océan Atlantique. Le top départ est donné entre deux séries, ce qui permet à certaines équipes de « passer la barre » rapidement. Pour les autres c’est une lutte impressionnante et sans merci face aux rouleaux martiniquais. Après 5 minutes de combat acharné, à voir et revoir en vidéo, toutes les équipes sont parvenues à braver l’obstacle et sont lancées pour 6,5km en direction de l’Anse Céron, au Prêcheur.
A ce jeu, c’est la Team Madin’Form qui s’en est la mieux sortie avec un chrono de 52min35s. Elle devance les filles l’équipe Kahma (2ème à 1m9s) et l’équipe BayLanmen (3ème à 2min06s), au terme d’une épreuve dont le départ et l’arrivée resteront mythiques, par les conditions météo particulières que toutes les équipes sont parvenues à braver.
Le 2ème site de bivouac se révèle alors aux compétitrices, dans le cadre somptueux et préservé de l’habitation Céron. Après cette journée mouvementée, la direction de course annonce l’annulation de l’étape de liaison en canoë-kayak du lendemain matin. Ce samedi 21 novembre commencera et s’achèvera par un trail de 17km du Prêcheur à Grand-Rivière, en contournant la Caldera de la Montagne Pelée. Avant cela, il faut recharger des batteries des organismes, allongés sur le sol capricieux de l’Habitation Céron. Bonne nuit mesdames.
L’ambiance au Prêcheur est festive. Le départ du trail de la journée est donné en mass start, pour 17km avec 1200m de dénivelé positif et une longue descente technique vers Grand-Rivière. Une fois de plus, les conditions météo n’épargnent pas les concurrentes. La pluie tropicale rajoute du challenge et de la difficulté à cette épreuve déjà relevée. Au passage de la Caldera c’est le froid, la pluie horizontale et la brume qui attendent les courageuses. Ensuite, la descente est rendue difficilement praticable par la boue qui s’est formée sur les chemins, les transformant en de véritables toboggans. Cette épreuve se transforme peu à peu en épreuve au mental, pour laquelle certaines filles doivent aller chercher au plus loin dans leurs réserves, et dans le soutien de leurs coéquipières, afin d’aller au bout et de franchir la ligne d’arrivée.
Là au Stade de Grand-Rivière, les scènes sont grandioses. Ce sont des larmes de joie, de douleur, de peur, de froid, mais aussi des corps qui s’écroulent, inconscients ou presque, épuisés de fatigue, après des efforts qui ont duré au-delà de 8 heures pour les dernières équipes. Unies dans toute l’aventure, les premières arrivées attendent les dernières pour les féliciter après tant de souffrance. Une étape qui restera sans doute gravée dans les mémoires de nombreuses participantes, par la beauté du parcours, les caprices de la météo mais surtout par le courage et le dépassement de soi dont ont fait preuve toutes les équipes.
Côté classement, les Bout’Fanm 972 accentuent leur avance sur cette épreuve, devançant l’équipe Kahma et les Messines.
On transfère tout cette troupe fatiguée dans le sud de l’Ile pour le dernier bivouac, à Anse Michel. Ironie de l’histoire, un orage s’abat sur le site de bivouac vers 19h30, transformant la terre en boue pour l’arrivée des équipes. Malgré le manque de confort et les courbatures qui sont de plus en plus présentes, il ne reste qu’une dernière ligne droite à tenir, de 15km en Run and Bike tout de même, avant d’apercevoir la ligne d’arrivée de ce 1er Raid des Alizés – Martinique.
Le soleil brille, le réveil est paisible en cette dernière matinée d'épreuves, et un brin de nostalgie semble déjà flotter dans l'air. Peut-être parce que pour certaines l'aventure est passée trop vite et que c'est déjà la dernière épreuve...
Le briefing de la veille se tient exceptionnellement en matinée. Il permet de rendre hommage à Aisha, blessée à la cheville lors du trail épique d'hier, et de présenter le parcours du jour. Au programme c'est Run & Bike, un vélo pour 3 coéquipières, et un parcours qui longe les eaux turquoises et les baies de sable blanc du Sud Martinique, en passant par les paysages désertiques de la Savane des Pétrifications.
Le départ est donné dans l'ordre du classement général, pour les 15 derniers kilomètres du Raid des Alizés, sous un soleil de plomb. Après les pluies du Nord de l'Ile, les concurrentes auront eu un aperçu de toute la diversité climatique de la Martinique...
Dans un scénario qui s'est répété sur chaque épreuve, sauf celle du canoë-kayak, c'est l'équipe Bout'Fanm 972 qui signe le meilleur chrono, et remporte logiquement le 1er Raid des Alizés sous les ovations du public la Pointe Marin de Ste Anne. Mais sur la ligne d'arrivée, l'essentiel est ailleurs. Toutes les équipes, les unes après les autres, franchissent la ligne d'arrivée qui pouvait leur sembler si loin, presque inaccessible, il y a 3 jours. Certaines filles, comme celles de l'équipe « L'Raid Pour Curie », sont rejointes par leur coéquipière blessée pour parcourir les tous derniers mètres. Aisha, blessée sur le trail la veille, franchit la ligne en béquilles avec toute son « Eyota Dream Team »...
On lit sur les visages de toutes les participantes de la fatigue, naturellement, mais aussi de la joie, de la fierté d'être allées au bout de l'aventure ensemble, d'avoir accompli quelque chose de grand, en équipe, tout en représentant une cause qui leur tient à cœur. Et le plaisir d'avoir partagé cette aventure avec toutes les autres « Alizés » pour la toute 1ère édition.
Après un déjeuner bien mérité face à la baie de Ste Anne, tout ce beau monde s'en est allé à l'Hôtel Pierre et Vacances de Ste Luce pour un peu de repos, la remise des prix officielle et la soirée festive de fin du Raid des Alizés.
Il faut croire qu'il restait de l'énergie aux concurrentes et que l'aventure aurait pu durer plus longtemps...
Vous avez été grandioses. Un immense bravo, et un immense merci à toutes.
A très vite...